mardi 27 novembre 2007

Je suis un ange jaune.


Je suis tannée. Tannée d'encore me sentir coupable, d'avoir cette émotion au fond de mon être. Cette boule dans ma gorge, dans mon estomac, ma tête. Des flashs d'images, de mal-être. Jamais une scène au complet. Ma mémoire sélective a décidé de laisser ces images en moi. Je ne me rappelle plus lorsque je mangeais mon bol de céréales avec appétit. Je me souviens uniquement lorsque je l'ai repoussé parce que je n'étais plus capable d'en avaler une seule miette. Manger ne m'étais plus utile à ce moment. Je me nourrissais de ce mal-être quasi-continuel. Et le vomir quelques heures plus tard ne m'a servi à rien du tout. Le téléphone qui sonne sans arrêt le lendemain et cette douleur intense qui réapparaît à chaque petit son de cet objet si important d'habitude. Il y a eu les conversations au téléphone, la marche si dure vers la mort où Alex m'a accompagnée, les nombreux pleurs, la quasi crise d'asthme à vélo, la difficulté de travailler ce matin-là, le soulagement de savoir que quelqu'un savait ce que je vivais, le mal-être général et l'attente le lendemain. Savoir que l'on va (encore) à l'abattoir, avoir besoin (encore) de soutien, mais lorsqu'on sait que cette force pour le faire doit obligatoirement provenir de soi-même. La volonté qu'à quelque part, je ne voulais pas vraiment avoir...

Je suis tannée. Tannée de ne pas encore assumer totalement mes gestes de cet été. Je ne sais pas si je vais vraiment le faire un jour. Je ne pense pas. Je sais que j'ai appris des choses qui ont découlé de cette situation, mais on dirait que cet apprentissage ne sera jamais à la hauteur du mal que j'ai provoqué ...jamais.

Mais je sais que la vie est belle. C'est la fille du miroir qui le dit.

mercredi 17 octobre 2007

C'est beau la vie


J'aime ma vie. J'aime ma ville, mon quartier, ma rue. J'aime les feuilles en automne. J'aime mon appart. J'aime mes colocs. J'aime mon épicerie, ma pharmacie, mon parc. J'aime la maison voisine de la mienne. J'aime la musique dans mes oreilles. J'aime mon iPod. J'aime mes crayons. J'aime les couleurs. J'aime mon école. J'aime mon programme, mes cours, mes profs, la gang d'ARC. J'aime mon chandail ARC. J'aime le métro. J'aime la voix dans le métro. J'aime les oeuvres d'arts dans les stations. J'aime le covoiturage. J'aime la volonté des gens. J'aime les gens. J'aime les inconnus qui m'ignorent, ceux qui me demandent une rue, ceux avec qui j'échange un regard. J'aime mes amis. J'aime les nouveaux, ceux qui seront toujours là pour moi, ceux à qui ça fait une éternité que j'ai pas parlé, ceux que je vois souvent, ceux qui habitent dans une autre ville, ceux avec qui je n'ai presque plus d'intérêts communs. J'aime ma famille. J'aime raconter mes joies. J'aime aider les gens. J'aime savoir que je suis à ma place. J'aime être dans ma bulle. J'aime être anonyme. J'aime être au milieu d'une foule. J'aime me faire remarquer. J'aime me faire dire que je suis importante. J'aime bien faire mon travail. J'aime mon travail. J'aime les gens avec qui je travaille. J'aime la complicité qui se développe. J'aime être là-bas, ma 2e maison. J'aime l'impro. J'aime les gens qui font de l'impro. J'aime le monde de l'impro. J'aime les mélanges. J'aime aller dans d'autres villes.

J'aime avoir hâte. Attendre quelque chose avec tellement d'impatience que j'ai le sourire aux lèvres juste à y penser.

Et j'aime Martin. Plus que tout ça.

mercredi 12 septembre 2007

Ça


Je peux expliquer des choses. Je peux expliquer que c'est un bon gars. Qu'il est gentil, qu'il est grand, qu'il est fort, qu'il me fait rire. Qu'il est protecteur, que je me sens en sécurité avec lui. Je peux décrire ses réactions face à cette situation. Je peux prédire son opinion à propos de la tienne.

Je sais ce qu'il aime, ses priorités, sa mentalité générale. Je sais exactement ce qu'il va dire si je fais ça. Je sais que son cerveau ne s'arrête jamais. Je peux décrire ses deux principaux sourires, ses mains. Son visage de satisfaction et j'adore quand il est heureux à en sautiller. Et je sais que lorsqu'il ressemble à un enfant de 6 ans, c'est parce qu'il a véritablement cette attitude devant un jouet.


Mais je ne peux pas expliquer pourquoi je l'aime. Je connaît une foule d'informations, mais ce n'est pas avec ça que je peux écrire pourquoi. Je ne comprend pas tout. Mais je sais que c'est là, en moi. Et que ça ne demande qu'à exister, grandir.

C'est une autre certitude.

mardi 11 septembre 2007

Mon Nahuale


J'avais le sentiment de l'avoir trahis. Il est toujours là, dans mon lit, mais j'avais peur qu'il ne veuille plus me parler. Je pensais ne pas avoir respecté ses valeurs, sa représentation. Je dors avec lui toutes les nuits, mais j'avais un doute. Pourtant, il était toujours là. Il n'était pas parti. Il voulait toujours me tenir compagnie, m'aider dans la vie. Il avait tout compris bien avant moi.

Ce n'est pas parce que je partais le voir lui, que je retournais dans le passé, que j'abandonnais la certitude. Elle est toujours là, elle me suit et je suis à sa merci. Au départ, elle s'impose d'elle-même. Puis les décisions font que c'est la seule bonne chose à faire. Je suis allé là-bas et c'est vers le futur que je me suis tourné. Un futur différent. Un futur meilleur.

Le changement est la seule certitude.

mercredi 5 septembre 2007

Trop de gens

Écrit sur un sac de papier brun, en plein milieu des millions de resto au sous-sol du centre Eaton.


Je veux fabriquer une bombe. Je veux la faire exploser ici. Je veux qu'il y ait le plus de monde touché par elle. Je veux que la peinture explose dans tous les sens! du rouge, du jaune, du orange, du rose, du bleu, du mauve, du vert! Pas de brun, de noir ou de gris. Je veux que, tout d'un coup, toute la ville en soit recouverte. Personne n'aurait le choix et la peinture à doigts envahirait le monde! Plus il y aurait de peinture, plus vite les problèmes disparaîtraient. On voudrait simplement connaître le nom de la personne qui participe autant que nous à la grande murale de la vie pour mieux pouvoir rire avec elle. On voudrait aussi lui en mettre un peu dans les cheveux parce qu'on aime l'effet que ça donne. Et ça continuerait comme ça toute la journée. Il n'y aurait plus personne qui s'occuperait d'autres choses que cet événement extraordinaire. Et à la fin de la journée, juste avant que tout se mélange et devienne brun, une magnifique pluie tomberait pour garder en souvenirs toutes ces couleurs vives! On passerait la soirée à rire, à courir, à se rouler dans l'herbe, à manger de la crème glacé et à compter les étoiles avec nos nouveaux amis. Et la vie serait belle, jusqu'à la prochaine fois.

mardi 7 août 2007

Le parc

Je veux me balancer pour l’éternité. Ya personne qui peut me faire du mal quand je me balancine. Personne pour me dire quoi faire, personne pour ne pas être là pour moi, personne pour me prouver que je ne suis pas une bonne chose. Quand je suis là, je vole!!! Mes pieds touchent le ciel et bientôt, je vais aller tellement haut que je vais quitter la balançoire pour voler pour vrai! Il ne va pas me pousser des ailes, mais je vais être dans les airs. Je vais léviter. Mais je ne vais pas seulement rester là. Parce que ce qui est bien quand on se balance, c’est de bouger. Avec du vent partout. Alors je vais bouger, mais de plus en plus haut! Et plus je vais être haut, moins la vie va être dure, parce qu’il ne se passe rien dans le ciel. Avant les nuages; parce qu’il se passe plein de choses quand on arrive à la hauteur des nuages. Ya du vent, mais ya aussi tout ceux qui ont la tête dans les nuages. Et là, la vie est pluss que belle! Mais c’est tellement magnifique qu’il y a trop de monde, comme dans une heure de pointe sur l’autoroute. Il y a plein de monde, mais tout le monde est tout seul dans son auto. Alors la vie est belle, mais tout seul. Je préfère être avant les nuages, où je suis bien, même toute seule et où je peux revenir sur la balançoire si je veux. Parce que si on arrive aux nuages, on ne peut pas redescendre. Et moi, je veux avoir le choix. Et je peux voler partout aussi! Je peux aller voir de quoi ont l’air les autres personnes sur les autres balançoires des autres parcs des autres quartiers. Des fois, ils sont pareils. Mais la plupart du temps, ils sont bizarres. Ils ont l’air méchant ou stupide et je n’ai pas envie de les voir. Alors je reviens dans mon parc. Et je combine tous mes pouvoirs pour me faire tourner autour du poteau qui tient la balançoire. Et comme ça, j’impressionne tous les autres et je reste la reine de l’endroit. Je suis connue parce que je passe tout mon temps ici. Les passants m’admirent et les enfants veulent être comme moi quand ils seront grands. Mais ils ne seront jamais comme moi parce qu’eux vont devenir grands alors que moi, je ne le serais jamais. Je suis pour toujours ce que je suis.

Parcelles de vie

La vie est une suite de moments. Une suite d'émotions laissée par des événements vécus, vus, reçus. Et à chaque moment est associé émotions, impressions, pensées indescriptibles qui nous traversent comme des lasers. Ce sont parfois des factions de seconde. Quelquefois, on réussi à les garder en mémoire. Mémoire des faits, mémoire de nos réactions, mémoire d’émotions, mémoire de nos réflexions. Si l’on est assez bon (ça prend de la pratique), on peut raviver notre mémoire. Tout peut ressortir sous la forme que l’on veut bien lui donner.

Et les mots sont l’une des plus grande force de l’être humain.

Je tente de créer des textes inspirés de ma vie, de ma mémoire. Des histoires, des essais, des descriptions, des non-classables. L’initiative est souvent de moi, parfois il y a un prétexte, mais mon but est aussi de partager le tout. J’écris surtout pour moi, défouloir d’un trop plein de quelque chose, mais si le cœur vous dit de me lire, tant mieux pour nous deux.