mardi 27 novembre 2007

Je suis un ange jaune.


Je suis tannée. Tannée d'encore me sentir coupable, d'avoir cette émotion au fond de mon être. Cette boule dans ma gorge, dans mon estomac, ma tête. Des flashs d'images, de mal-être. Jamais une scène au complet. Ma mémoire sélective a décidé de laisser ces images en moi. Je ne me rappelle plus lorsque je mangeais mon bol de céréales avec appétit. Je me souviens uniquement lorsque je l'ai repoussé parce que je n'étais plus capable d'en avaler une seule miette. Manger ne m'étais plus utile à ce moment. Je me nourrissais de ce mal-être quasi-continuel. Et le vomir quelques heures plus tard ne m'a servi à rien du tout. Le téléphone qui sonne sans arrêt le lendemain et cette douleur intense qui réapparaît à chaque petit son de cet objet si important d'habitude. Il y a eu les conversations au téléphone, la marche si dure vers la mort où Alex m'a accompagnée, les nombreux pleurs, la quasi crise d'asthme à vélo, la difficulté de travailler ce matin-là, le soulagement de savoir que quelqu'un savait ce que je vivais, le mal-être général et l'attente le lendemain. Savoir que l'on va (encore) à l'abattoir, avoir besoin (encore) de soutien, mais lorsqu'on sait que cette force pour le faire doit obligatoirement provenir de soi-même. La volonté qu'à quelque part, je ne voulais pas vraiment avoir...

Je suis tannée. Tannée de ne pas encore assumer totalement mes gestes de cet été. Je ne sais pas si je vais vraiment le faire un jour. Je ne pense pas. Je sais que j'ai appris des choses qui ont découlé de cette situation, mais on dirait que cet apprentissage ne sera jamais à la hauteur du mal que j'ai provoqué ...jamais.

Mais je sais que la vie est belle. C'est la fille du miroir qui le dit.